Mes articles de philosophie

Mes articles de philosophie

Dissertation de philosophie : interrogez le présupposé
Voilà bien l’outil le plus commode pour débrouiller vos sujets de philo : le présupposé. De quoi s’agit-il ? Si l’on partait d’un peu plus loin, on pourrait d’abord dire de lui qu’il est une sorte de cousin éloigné du préjugé. Dans les deux cas, le sens est assez simplement indiqué par la composition du mot…

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Minéralogie du raisonnement
J’ai pris l’habitude de présenter l’exercice de la dissertation comme l’observation (minutieuse) des différentes facettes d’un problème. Cela permet de visualiser cette opération intellectuelle si précieuse dans un monde d’opinions hâtives, radicales, et trop peu nourries de connaissances réelles.Prenez une question (un problème)… Doit-on manger les animaux ? Les religions peuvent-elles coexister ? Pourrait-on se passer de l’État ? Tous les désirs doivent-ils être réalisés ? etc. Et avant d’y répondre, examinez-la patiemment, faites-la tourner entre vos mains comme le minéralogiste le ferait avec une pierre qu’il étudie, posez-la sur votre établi…

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Philosophie : 1001 sujets…
… à picorer dans les archives des académies, à la fin du siècle dernier. C’est cadeau.(Les puristes excuseront le remplacement des séries A, B, C, D… G par une notation plus récente, quoique déjà désuète elle-même.)
Conscience     Bordeaux     1986    L
Suis-je ce que j’ai conscience d’être ?
Conscience     Italie     1987    S
La conscience immédiate de soi est-elle connaissance de soi ?
etc.

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La culture faitelle l’intelligence ?
« Je sais aussi, dit Candide, qu’il faut cultiver notre jardin. » Voilà une base intellectuelle, qu’il ne s’agit ici pour moi ni de répéter, ni de contester -mais plutôt de mettre en perspective. Qu’est-ce qu’un être cultivé ? Qu’a-t-il de plus (ou de moins) qu’un être dont on dirait qu’il ne l’est pas ? Est-ce un être intelligent, ou en tous cas plus intelligent que celui qui a moins de culture ? Au risque de surprendre (venant de quelqu’un qui passe son temps à la transmettre), je répondrais à cette dernière question  par la négative…

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Apprendre à « se forger » une opinion
Dans l’une de ses nombreuses et excellentes conférences, Étienne Klein rappelle (et réactualise) le sens de cette vieille expression française, qui, comme de nombreuses expressions idiomatiques ou proverbiales, révèle à l’examen une profondeur insoupçonnée. Pourquoi est-il plus intelligent de dire qu’on « se forge » une opinion que de dire qu’on en « a » une ?…

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Mes opinions m’arrangent-elles ?
Il s’agit ici de réfléchir au lien émotionnel que j’ai avec mes propres opinions. Voici quelques autres questions qui pourraient graviter autour de la formulation initiale : mes opinions doivent-elles m’arranger ? Ou doivent-elles me déranger ? Ou peuvent-elles me déranger (ce qui est un peu différent) ? Ou encore : mes opinions sont-elles faites pour m’arranger ? Ou encore plus loin : d’où viennent vraiment mes opinions ?

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La « valeur » d’un argument
Qu’il s’agisse des thèses qu’on défend ou des thèses qu’on entend défendre, il est utile d’évaluer la qualité, le poids -en un mot la valeur des arguments qui les soutiennent ; ceux-ci peuvent être imaginés comme des métaux, dont certains seraient plus ou moins purs, plus ou moins rares : filant la métaphore, on pourrait parler d’arguments en or, d’arguments en argent… d’arguments en zinc ou en ferraille…

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Opinions et vérité à l’heure des réseaux
Dans l’un de ses derniers titres, un rappeur connu dit : « Le monde est un PMU, où n’importe qui donne son mauvais point de vue ». J’amenderais cette intéressante « punchline » de la sorte : où chacun peut donner son point de vue, mauvais s’il est trop hâtif, utile s’il est réfléchi. Ça claque moins bien, mais c’est plus constructif. Car ce n’est pas le fait de pouvoir donner son point de vue qui est un problème, ni le fait qu’une telle initiative soit laissée à chacun (au passage, ne sommes-nous pas en démocratie ?), mais le fait de la donner de manière précipitée, impulsive, en pensant qu’il s’agirait d’une vérité que l’on se doit de défendre contre quelque dangereux adversaire.

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Philo : cercles de la connaissance
Rien de tel qu’un petit schéma pour exercer son humilité…
Le premier cercle figure tout ce que je connais à cet instant : le cumul de mes apprentissages et de mon expérience, avec un niveau variable dans les nombreux et divers domaines de la connaissance. Quand bien même je serais expert dans l’un de ces domaines en particulier, je saurais concrètement qu’il y a encore de très nombreuses choses que je n’y connais pas. Borges, l’un des plus grands érudits de la littérature, n’écrivait-il pas dans l’une de ses dernières préfaces : «J’ai consacré ma vie à la littérature, et je crois à peine la connaître» ? Au-delà d’une certaine modestie un peu appuyée, il y avait aussi un constat matériel : même en lisant toute sa vie, tous les jours, toutes les heures, combien de livres pourrait lire un homme ?…

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Les enfants philosophes
Visiblement les adultes ont une définition quelque peu discutable de ce qui est « important ». Une vie remplie de contraintes pratiques, matérielles, les a éloignés, pour une grande majorité d’entre eux, de ces questions existentielles qu’ils se posaient, enfants. C’est d’ailleurs avec un certain attendrissement, légèrement teinté de condescendance, qu’ils essayent de répondre à ces questions de leurs propres enfants, que ceux-ci  leur posent, quand on y prête attention, avec une vraie sincérité, et très sérieusement  – questions « naïves », leur semble-t-il. Pourtant, ces questions devraient être prises au sérieux, justement…

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Philosophie – Qu’est-ce qu’une réfutation ?
La réfutation est un procédé rhétorique, assez solide et assez courageux, consistant, afin d’exposer son point de vue, à énumérer les critiques de son adversaire, pour les démonter une par une. Imaginons que vous soyez végétarien et vouliez convaincre un auditoire d’hostiles carnivores de changer de régime alimentaire (je force le trait pour la démonstration). Eh bien, au lieu de donner vos arguments et de vous faire contredire après -ou même pendant- votre discours, vous pouvez commencer par donner ceux de vos contradicteurs, à savoir ici toutes les critiques qui sont faites au végétarisme –et les réfuter.

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Niveaux de connaissance
Il y a l’opaque ignorance. Ensuite, il y a l’intuition, ce doute étrange. Puis, la recherche et l’interrogation. Ensuite, des morceaux de compréhension, des fragments de connaissance.
Puis l’appréhension plus complète, mais encore superficielle, uniquement intellectuelle : on comprend une chose mais, pour ainsi dire, de l’extérieur. On en voit les contours, on en saisit les leviers, les mécanismes, on en écrirait bientôt une dissertation, puis un traité. Mais cette forme de connaissance n’est pas encore, selon moi, la forme ultime de la connaissance humaine, et je m’en vais prendre un exemple pour m’en expliquer : la fable de La Fontaine « La Laitière et le Pot au lait »…

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Les mots de la philo
Un excellent prof que j’ai eu en fac nous invitait, au cours de ses conseils de lecture en TD, à nous méfier des auteurs « qui confondent obscurité et profondeur ». Il avait l’élégance de ne citer personne, mais son conseil m’est resté. Je ne citerai personne non plus mais mes expériences de lecture m’ont effectivement mis en présence de textes inutilement compliqués, quasi illisibles même, où j’avais plutôt l’impression que l’auteur faisait un numéro d’acrobatie se réduisant à essayer de bien faire sentir sa stupidité au lecteur. Même avec un gros effort, il ne reste rien, ou pas grand-chose de l’examen de ces textes.

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Les premiers pas du raisonnement
Dans la première partie de son Discours de la méthode, Descartes explique comment, dans ses premières années de jeunesse et d’étude, il cherchait la vérité chez les grands philosophes, dont l’intelligence et la renommée ne pouvaient qu’inspirer la confiance. Mais il trouva entre eux, aussi doctes les uns que les autres, un tel nombre de contradictions qu’il se dit : c’est donc dans le monde, et non dans les livres, que je dois aller chercher la vérité. Mais son expérience sur les routes du monde, à la rencontre des hommes impliqués directement dans les sujets qu’il méditait, le laissa dans la même situation que celle qu’il avait connue dans ses lectures : autant de contradictions et d’opinions divergentes. C’est alors qu’il comprit qu’il devait chercher la vérité non plus dans les livres ni dans le monde, mais en lui-même.

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Sujets de philosophie : et si on laissait un choix plus important au candidat ?
Lundi 17 juin, à 08h02, comme chaque année à l’épreuve de philosophie, à côté de l’explication de texte qui ressemble à une voie de secours, deux sujets de dissertation vont « tomber » : ce verbe se disqualifie de lui-même, faisant penser à un verdict, une sanction, pour ne pas dire un « couperet ». Le bachelier va jouer une partie de sa note globale, de son année, de son orientation, sur l’arbitraire de ces deux phrases suspendues dans le vide. Pour le dire autrement, on va jouer sa connaissance aux dés

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Qu’est-ce qu’un philosophe ?
À cette intimidante question, il serait possible de répondre une première chose assez simple, pour distinguer le philosophe de la figure de l’intellectuel (pour moi ce second terme n’a rien de péjoratif) : le philosophe est celui qui produit des concepts philosophiques. Comme l’amandier donne des amandes, la vigne du raisin, l’olivier des olives et de l’huile… le philosophe donne des concepts qui n’existaient pas avant lui : Socrate donne la maïeutique, Aristote la catharsis,  Marx la lutte des classes, Bergson la conscience intime du temps, René Girard la théorie mimétique… Toutes les autres caractéristiques (reconnaissance sociale, célébrité, influence politique…) sont totalement accessoires par rapport à cette fonction première : l’idée produite, l’arbre à ses fruits. Relisons les fermes propos d’Epictète, 100 ans avant J.C., qui exprime cela au travers d’une métaphore pastorale :  » Ne te dis jamais philosophe, ne parle pas abondamment, devant les profanes, des principes de la philosophie; mais agis selon ces principes… »

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Raisonnement par induction et raisonnement par déduction
L’induction consiste à passer du particulier au général, du fait à la loi. Imaginons que vous soyez ornithologue. Vous découvrez une nouvelle espèce d’oiseaux ; vous vous installez donc avec tout votre matériel et l’observez pendant de longs mois. Vous notez sur vos carnets qu’à tel moment de l’année – disons de mai à juillet – ces oiseaux se reproduisent. Vous attendez l’année suivante, et faites la même observation. Au bout de quelques années, et n’ayant jamais observé que ces oiseaux se soient reproduits à d’autres moments de l’année, vous êtes en droit, par induction, d’édicter la règle : l’espèce d’oiseaux X se reproduit de mai à juillet.
La déduction consiste à…

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Une remarque (un peu) philosophique sur le confinement
Un ami me confiait que ses parents trouvaient le fait d’être assignés à domicile particulièrement difficile ; cet ami leur fit remarquer, pensant à leur comportement habituellement sédentaire, que cela ne les « changeait » pas beaucoup de l’ordinaire… Peut-être, mais le fait est qu’ils trouvaient réellement cela difficile. Pourquoi ?
Il me semble qu’il y a là une raison plus profonde qu’il n’y paraîtrait au premier abord. Ce n’est pas tant le fait de rester chez soi (de « rester en repos, dans une chambre », pour citer Pascal) qui nous est pénible que le fait d’être obligé de rester chez soi.

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textes, auteurs


René Girard : la disparition d’un grand penseur français

Progrès de chaque homme et progrès de l’Humanité : un parallèle éclatant de Pascal

La métaphore du panier de pommes, de Descartes

Ose penser par toi-même : le conseil magistral d’Emmanuel Kant

Philo : le test du mandarin chinois

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