Français, Lettres, Philo : le blog d’un professeur indépendant

Minéralogie du raisonnement

J’ai pris l’habitude de présenter l’exercice de la dissertation comme l’observation (minutieuse) des différentes facettes d’un problème. Cela permet de visualiser cette opération intellectuelle si précieuse dans un monde d’opinions hâtives, radicales, et trop peu nourries de connaissances réelles. Prenez une question (un problème)… Doit-on manger les animaux ? Les religions peuvent-elles coexister ? Pourrait-on se passer […]

Philo : cercles de la connaissance

Rien de tel qu’un petit schéma pour exercer son humilité. _ Le premier cercle figure tout ce que je connais à cet instant : le cumul de mes apprentissages et de mon expérience, avec un niveau variable dans les nombreux et divers domaines de la connaissance. Quand bien même je serais expert dans l’un de ces […]

Palindromes : le record de Georges Perec.

Vous connaissez sans doute ce qu’on appelle les palindromes, ces mots, expressions ou phrases que l’on peut lire à l’endroit et à l’envers.
Le mot « ici » par exemple, donne, si on le lit de droite à gauche, le mot « ici ». Simple.
11h11 donne 11h11.
«Élu par cette crapule», en changeant la coupe des mots et sans prendre en compte les accents les majuscules, donne :
Élu par c ette c rap ule
> élu par cette crapule.
Nombre d’entre nous ont sans doute vu à l’école…

Articles récents

La plus longue phrase de Proust : 858 mots !

Dans l’excellent ouvrage La littérature, une infographie, d’Alexandre Gefen et Guillemette Crozet, publié aux Editions du CNRS, on trouve la recension de la plus longue phrase de Marcel Proust (elle est tirée de Sodome et Gomorrhe) : pour qui aime la haute couture syntaxique, c’est là un morceau de bravoure !On prend sa respiration. Vous […]

L’ironie comme stratégie argumentative : Montesquieu et Swift

Les deux textes qui suivent sont des chefs d’œuvre d’ironie : au lieu de s’opposer frontalement aux arguments de leurs adversaires, Montesquieu (contre les esclavagistes) et Swift (contre les Riches anglais) leur emboîtent le pas et les poussent jusqu’à l’absurde, voire jusqu’à l’humour noir. Redoutablement efficace !

« Tant qu’un homme ne s’intéresse qu’à soi, à sa fortune, à son avancement, à son succès personnel propre, il s’intéresse à bien peu de chose »… Un texte lumineux de Taine.

Dans ce texte qui a plus de 130 ans, Hippolyte Taine compare (avec un certains sens prophétique) l’individualisme à une petite barque fragile et éphémère et nous invite à rejoindre de plus grands « navires » et « vaisseaux de haut bord », dans une perspective autrement plus utile et pérenne que la stricte satisfaction de nos besoins et ambitions.