Les professeurs de français de Collège et Lycée devraient se servir des adaptations cinématographiques comme d’un formidable levier de lecture. Pourquoi?
A chaque fois -je dis bien à chaque fois- que je demande en cours particulier à un élève qui a vu un film et lu le livre dont il était adapté lequel il préfère, je reçois toujours la même réponse: c’est le livre qu’il préfère. Et ce constat inclut aussi, ce qui est très intéressant, ceux qui lisent peu, voire qui n’aiment pas trop lire.
Que vous leur parliez de Frodon, de Harry Potter ou de Sherlock Holmes, les arguments sont toujours les mêmes: plus de détails dans le livre, plus de richesse, plus de complexité, parfois plus de mystère et d’émotion.
Assez souvent aussi, et même si le film a tout de même été apprécié, les choix du réalisateur sont critiqués: simplification abusive de l’histoire, acteurs mal choisis, intrigue trop centrée sur l’action etc… Et parfois l’adolescent ajoute:
– Moi je ne l’aurais pas réalisé ça comme ça.
La perche est tendue, il ne suffit plus que de s’en saisir et de lui répondre:
– Quand tu lis, c’est toi qui imagines les personnages, les décors, l’ambiance, c’est TON film que tu fais, c’est pour ça que tu le préfères.
Et de conclure, pour ceux qui n’en seraient pas encore convaincus:
– Tu sais, tous les livres sont comme ça, tous les livres te donnent ce pouvoir.
mardi 23 décembre 2014