Plutôt livre ou plutôt tablette?

Le sujet vient d’être relancé par le président himself qui a annoncé la généralisation des tablettes tactiles à l’école. Là encore, le même débat, dont j’ai déjà parlé, oppose technophiles et technophobes, ceux qui pensent que le livre est déjà une antiquité ringarde et ceux qui pensent que les supports numériques vont abêtir la planète entière.
Les premiers, tel Bernard Werber, s’enorgueillissent de s’être débarrassés de tous leurs livres pour voyager plus facilement (sic) et d’avoir 10 000 livres dans leur poche (qu’ils ne liront jamais mais au moins ils les ont, bravo); les seconds s’accrochent au papier comme s’il s’agissait d’une relique sacrée et semblent s’intéresser davantage à l’objet-livre qu’à son contenu, ce qui est une forme de fétichisme.

Ceci ne tuera pas cela

Dès qu’un nouveau média apparaît, la même peur réapparaît: le livre allait remplacer la mémoire humaine, l’imprimerie allait tuer la mémoire de l’architecture, la photographie tuerait la peinture, la télé faire disparaître le cinéma, etc. etc. Qu’on se rassure, ce n’est jamais ce qui arrive. Les médias se suivent mais ne s’assassinent pas. Ils ont plutôt tendance à se spécialiser avec l’arrivée de ce qu’on prend au départ pour un concurrent direct et redoutable. Quand la photographie est apparue, et qu’elle s’est révélée plus efficace pour garder trace visuelle des hommes, la peinture n’a pas disparu; elle a laissé à la photo ce que la photo faisait mieux qu’elle et plus rapidement, mais elle s’est réinventée, et est partie dans de nouvelles directions, l’impressionnisme, l’abstraction…
Pour revenir aux livres, est-ce que le livre de poche, lui aussi décrié en son temps, a fait disparaître les autres formats d’édition? Non. Et ce sera la même chose avec les tablettes et la lecture. Quand il s’agira de lire le journal, on prendra sa tablette; pour compulser rapidement certaines informations, on prendra sa tablette; mais pour son roman de vacances, on préfèrera le livre, pour le livre de poésies qu’on veut offrir à sa copine, on préfèrera le livre…
A gros traits, je pense que la tablette est plus adaptée à toutes les lectures rapides, et le livre aux lectures approfondies et pérennes.

mardi 9 décembre 2014

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