Les livres d’approche

Je vais filer une métaphore : de la grande littérature considérée comme de la haute montagne; on ne gravit pas le Mont Blanc comme on ferait une balade le dimanche dans le parc du coin; il faut s’entraîner, il faut y aller progressivement, il faut même un guide; de la même manière on ne se plonge pas dans Faulkner, Dante, Joyce ou Rabelais comme ça, sans préparation, sans une initiation préalable.

Si l’on ne veut pas céder à la dichotomie dangereuse entre classiques inaccessibles / ouvrages moins exigeants mais lisibles, le pédagogue de Collège ou de Lycée, le libraire qui aime son métier, peuvent faire appel à ce que j’appelle des livres d’approche, c’est-à-dire des œuvres pouvant assurer le passage d’une littérature accessible à tous à la grande littérature -des œuvres exigeantes sans être ardues.

Pour « tirer le lecteur vers le haut », je propose ici quelques pistes, tout à fait en vrac… Le joueur d’échecs, de Stefan Zweig; les romans new-yorkais de Paul Auster; les poèmes de Verlaine; Sa majesté des mouches, de Golding; Le meilleur des mondes, d’Aldous Huxley; L’attrape-coeurs, de Salinger; La chute, de Camus; Le livre de sable, de Borges; Trois contes, de Flaubert; Histoires extraordinaires, d’Edgar Poe; la poésie en prose de Baudelaire; 1984, d’Orwell; La nuit juste avant les forêts, de Koltès; Tais-toi, je t’en prie, de Raymond Carver… quelques titres dont on m’a rarement dit qu’ils étaient tombés des mains de leurs lecteurs et à partir desquels il est possible de commencer une belle route parmi les livres ! Pour paraphraser La Fontaine, en ces matières peut-être faut-il « plaire » avant « d’instruire ».

26 novembre 2013

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