Réforme de l’orthographe : on se détend !

Un gros buzz a enflammé la sphère médiatique la semaine dernière au sujet de la reforme de l’orthographe. C’est le site de TF1 qui a mis le feu aux poudres dans un article très approximatif confondant la réforme elle-même, qui date de 1990, avec le choix de certains éditeurs scolaires d’en appliquer certains aspects dans leurs publications de la rentrée 2016.

C’est sur l’accent circonflexe et sa mort programmée que le « bad trip » (d’articles copiés en articles collés) a été le plus sévère. Un syndicat étudiant (l’UNI pour ne pas le nommer) s’est même insurgé contre la ministre, en se fendant au passage d’une splendide faute d’orthographe : Najat Vallaud-Belkacem « se croit autoriser à bouleverser les règles de l’orthographe et de la langue française ».

Le ministère incriminé, tombant des nues car il n’avait rien fait pour allumer ce pétard, a eu beau rappeler sur son site qu’ « il ne revient pas au ministère de l’Éducation nationale de déterminer les règles en vigueur dans la langue française (…) ce travail revient à l’Académie française, depuis Richelieu », le buzz faisait son chemin et les demi-experts se bousculaient sur les plateaux télé pour disserter sur l’odieuse décision !

En fait, la Réforme de 1990 est une suite de recommandations (que je redonne en entier ici), que l’Académie a faites en précisant « que les deux graphies des mots modifiés resteraient admises jusqu’à ce que la nouvelle soit entrée « dans l’usage. L’esprit de cette Réforme conduite sous Michel Rocard était de corriger certaines anomalies et de ne pas bouleverser l’orthographe actuelle : la transition devait donc se faire en douceur, en autorisant toujours l’ancienne graphie jusqu’à ce qu’elle disparaisse d’elle-même de l’usage au cours du temps. Mais une langue a un temps d’évolution très lent, que les médias toujours pressés ne sont guère en mesure de bien appréhender.

Donc, comme dirait l’autre, on se calme et on boit frais à Saint-Tropez : vous pouvez continuer à écrire : « il paraît » avec un joli chapeau sur le « i » si ça vous fait plaisir !

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mardi 9 février 2016

P.S. La sensibilité de ce débat est typiquement française, comme le montrent les invités de cette intéressante émission : Le téléphone sonne, 10 février 2016

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