Le problème du tarif des cours particuliers

Le problème du tarif des cours particuliers

Quand j’ai commencé à donner des cours particuliers, avec des mandataires que je n’ai pas besoin de nommer parce que tout le monde les connaît, je me suis vite rendu compte qu’il y avait deux problèmes:
– ces cours étaient réservés, à cause de leur coût, à une fine frange de la population
– l’objectif de ces entreprises envoyant des étudiants à domicile n’était que commercial
(j’ai des preuves pour ceux qui en voudraient…)

A l’époque, l’opposition avait ironisé sur ces entreprises au service de la Bourse plutôt qu’au service du Savoir. C’était une critique légitime, mais qui débouchait sur une mauvaise conclusion, à savoir la disqualification du principe des cours particuliers -il aurait été plus fin de critiquer le fait qu’ils ne soient pas accessibles à tous et le fait qu’ils soient ainsi « marchandisés ».

Car si ces entreprises existaient, c’est bien parce qu’il y avait -et qu’il y a toujours, un travail qui n’est pas assuré par l’Éducation nationale -à savoir s’occuper des lacunes individuelles. Les dispositifs d’aide individualisée qui ont été mis en place depuis une dizaine d’années ne sont que des ateliers de travail en petits groupes, qui n’ont d’ « individualisé » que le nom.

Il y a l’alternative de l’aide gratuite, bénévole, mais elle se révèle souvent fragmentaire et de moindre qualité.

Entre ces deux non-solutions, et la solution payante et élitiste, comment résoudre l’équation paradoxale du tarif du cours particulier? Je me suis donc posé une question légèrement différente…

Combien doit coûter un cours particulier?

C’est par hasard qu’un ami, travaillant dans un secteur n’ayant rien à voir avec l’enseignement, m’a parlé un jour du concept de « tarification diversifiée », que certains laboratoires pharmaceutiques, par exemple, pratiquent -en ne vendant pas le même médicament au même prix à un pays riche ou à un pays pauvre.

J’ai repris à mon compte ce concept: j’adapte le tarif de mes cours particuliers de français à mon interlocuteur. Cela me paraît plus exigeant que les aides gratuites; et plus juste que les cours privés classiques. Et mes cours sont les mêmes, quel que soit l’argent qu’ils me rapportent; je dissocie complètement la question financière de la question pédagogique.

Je ne demande donc pas à mes élèves d’être fortunés, mais uniquement motivés ! C’est ma seule condition.

 

11 mars 2014

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