De la valeur de l’IA : outil ou succédané ?

Je saute mon intro où je suis censé poser que l’IA va bouleverser tous les domaines de la vie humaine… l’avenir nous dira si nous avons vécu, au milieu des années 20, une « bulle ChatGPT » ou pas… Dans les débats (sans fin) entre technophiles et technophobes pour juger de la valeur de l’IA, je veux juste poser ici un outil méthodologique qui me paraît particulièrement pertinent pour en juger de manière différenciée.

Le voici, il est assez simple et tient en moins de deux lignes : est-ce que l’outil m’aide à m’améliorer dans ma tâche ou est-ce qu’il va la faire entièrement à ma place ?

Grâce à cette simple question, il me semble qu’on peut passer au tamis du discernement un grand nombre d’utilisations possibles de l’IA. Quelques exemples dans divers domaines…

Est-ce que l’IA peut aider la recherche médicale à mieux identifier certains périls ou va-t-elle remplacer la rencontre humaine avec le médecin ?

Est-ce que l’IA va me trouver rapidement une liste de liens utiles pour faire des recherches préalables à la rédaction de mon article ou va-t-elle écrire l’article à ma place ?

Est-ce qu l’IA va me permettre de modifier la colorimétrie d’une photo panoramique que j’ai prise en forêt ou sur des dunes ou m’économiser d’aller prendre des photos en forêt ou sur des dunes pour les générer de chez moi avec deux lignes de prompt ?

Est-ce que l’IA va aider un entraîneur de foot à recouper différentes tactiques de jeu ou va-t-elle envoyer des robots s’entraîner à la place de ses joueurs ?

Est-ce que l’IA va aider un restaurateur dans sa compta pour lui laisser plus de temps pour réfléchir à sa nouvelle carte ou décider à sa place de cette carte ?

Je pourrais continuer longtemps…

Si l’IA reste un outil à ma main, pourquoi ne pas l’utiliser ? Mais si elle remplace ma main (mon corps, mon esprit, mes interactions sociales, etc.), alors elle tend à me transformer, à terme, en une sort de légume impuissant, un peu à l’image de ce que sont devenus les humains dans la seconde partie du film Wall-E…

Si l’outil m’aide, il peut être qualifié de progrès ; s’il se substitue à moi, c’est une régression. La raison en est que l’effort (dans le sens noble du terme, c’est-à-dire volontaire) n’est pas une variable à éliminer automatiquement, mais la condition même de mon progrès.

mardi 23 décembre 2025

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