Raisonnement par induction et raisonnement par déduction

Petite note explicative. Ayant moi-même longtemps eu une vision plutôt vague de ces deux mouvements de l’esprit, j’en précise ici les contours.

D’abord un petit schéma mnémotechnique :

Induction et Déduction

L’induction consiste à passer du particulier au général, du fait à la loi. Imaginons que vous soyez ornithologue. Vous découvrez une nouvelle espèce d’oiseaux ; vous vous installez donc avec tout votre matériel et l’observez pendant de longs mois. Vous notez sur vos carnets qu’à tel moment de l’année – disons de mai à juillet – ces oiseaux se reproduisent. Vous attendez l’année suivante, et faites la même observation. Au bout de quelques années, et n’ayant jamais observé que ces oiseaux se soient reproduits à d’autres moments de l’année, vous êtes en droit, par induction, d’édicter la règle : l’espèce d’oiseaux X se reproduit de mai à juillet.

La déduction consiste à passer du général au particulier, de l’idée au fait. Vous avez lu dans un bon manuel d’ornithologie que l’espèce d’oiseaux X se reproduit de mai à juillet. Vous partez vous promener près d’un lac où l’on trouve cette espèce. C’est le 21 juin. Vous pouvez donc en déduire qu’il y a de fortes chances pour que vous entendiez des chants de parade amoureuse venant de ces oiseaux.

Note : on nomme abduction le mouvement consistant à passer d’un fait à un autre, implicitement dévoilé, et qui en serait la cause. Votre collègue a des cernes inhabituelles sous les yeux un matin : vous en « déduisez » (ici le verbe est le même) qu’il a passé une mauvaise nuit. Bien sûr, il y a d’autres explications possibles, comme par exemple : il s’est maquillé pour un tournage. Dans l’absolu, c’est possible, mais il y a infiniment peu de probabilités pour que votre collègue de bureau participe à un tournage dans la matinée. Dans ces modes de raisonnement (ces outils intellectuels servant sur tous les chantiers de l’esprit), il convient donc toujours d’introduire une dose de probabilité (d’humilité) dans ses hypothèses et ses conclusions, et être capable de donner, avec son résultat, le degré de certitude qu’on a réussi à atteindre mais qui, par essence, ne pourra jamais être de 100 %, puisque, comme l’explique très bien Aurélien Barrau dans son cours en ligne de cosmologie, on ne pourra jamais faire la même expérience de vérification un nombre infini de fois. Une théorie induite ne sera jamais totalement vraie, elle ne pourra être au mieux que la meilleure explication que l’on ait pour le moment. J’ajoute que ce jeu de probabilités fait le miel des bons auteurs de récits policiers.

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mardi 24 septembre 2019

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